Du danger de penser à 2012
L’argument répété ces derniers temps pour calmer les ardeurs des manifestants et grévistes est d’évoquer la formule magique 2012.
Que ce soit en distribuant les tracts où certains d’un ton assuré et facile lancent des : « Cela ne sert à rien ! On bottera le cul de Sarkozy en 2012! » ou que ce soit en Assemblée Générale d’université lorsqu’un enseignant certain de lui-même déclare: « Ne pénalisez pas les étudiants, faites preuve d’intelligence et votez en 2012 !« .
Entre pédanterie, facilité et naïveté, certains tentent de griser le mouvement à l’aide du foulard rouge socialiste qui inéluctablement, selon eux, remportera les élections présidentielles en 2012.
Mais cette hypothèse est portée par deux arguments plus aléatoires et incertains l’un que l’autre : d’une part que le Parti Socialiste remportera les élections présidentielles et d’autre part que s’il les remporte il reviendra sur cette réforme. Des précédents nous prouvent (le fait que le PS ne soit pas revenu sur la réforme Balladur) que les socialistes ne reviennent pas toujours sur les réformes réactionnaires, aussi injustes soient-elles.
Donc, remballez 2012 et venez plutôt grossir, partout où vous êtes, le mouvement contre la réforme des retraites.
23 octobre 2010 à 8:22
ça c’est bien dit Alex!
Surtout qu’en plus d’ici 2012, il peut se passer plein de chose et que pour mémoire après le CPE en 2006, personne n’imaginais la droite garder le pouvoir et surtout pas Sarkozy devenir président.
23 octobre 2010 à 11:16
Le PS, en 2012, ce sera Strauss-Kahn, donc la FMI, le néolibéralisme, la démolition de la Grèce mais aussi, les médias en parlent moins, des plans d’ « ajustement structurel » en Roumanie, en Ukraine et en Bulgarie.
Avec Sarkozy, l’UMP est devenu l’antithèse du gaullisme (atlantisme, sionisme, casse sociale, relativisme culturel, perversion du modèle républicain).
Avec Strauss-Kahn, le PS devient l’antithèse du socialisme. Pas question de le soutenir une seule seconde.
Il faudra un nouveau paradigme politique pour se guider dans cette confusion générale des valeurs.
23 octobre 2010 à 8:00
Oui, il n’y a rien de plus incertain que 2012.
Ou si l’on retourne la chose, j’ai bien plus confiance en ce mouvement pour permettre le retrait de cette réforme qu’en un parti qui a prouvé a maintes reprises qu’il cédait bien plus aux sirènes d’une « prétendue raison » (qu’évoque Valls par exemple) qu’à celles des personnes qui lui accordent confiance, et d’autre part la raison d’un jour n’est pas celle du lendemain, en l’occurrence, il reste 18 mois à la droite pour se refaire.