Cumul des mandats : quand l’histoire donne des leçons !

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Alors que le Parti Socialiste a voté l’an dernier un texte de principe contre le cumul des mandats, la publication de ses listes sénatoriales prouve une nouvelle fois que sur cette question le PS et plus généralement les grands élus n’en restent qu’aux principes. Je ne parle pas de l’UMP et des partis non progressistes qui sur cette question ont toujours été clairs, ils sont pour le cumul des mandats. En ce sens, Europe Ecologie n’est pas en reste et il existe en dépit de la position officielle condamnant le cumul, des illustrations locales de l’incapacité de certains élus à ne pas cumuler. Ceux-ci invoquent la nécessité d’exception à cette règle, en raison de rapports de force locaux à construire ou à cause de situations personnelles particulières. On ne peut pas transiger sur cette question, il en va de la pureté et de l’image de notre mouvement.

Pourtant, le cumul des mandats est véritablement une des raisons du fossé grandissant qui se creuse entre le peuple, qu’il soit militant ou pas, et ses représentants. Il est également la cause de la sclérose des partis politiques de gauche qui ont abandonné leur mission originelle de transformation radicale de la société pour devenir de plus en plus des arènes de conservation du pouvoir. Arènes aux jeux qui pourraient être amusants s’ils n’engageaient pas notre avenir.

Lorsque la Révolution a éclaté en 1789 et que des élections ont été progressivement instituées à tous les échelons, le non-cumul des mandats s’est institué naturellement. Ainsi nous pouvons prendre l’exemple de Ferdinand Dubois de Fosseux élu premier maire d’Arras en janvier 1790, qui plébiscité pour devenir la même année premier président du directoire départemental (actuel président du Conseil général) abandonne tout naturellement son mandat de maire. Ce moment de régénération révolutionnaire excluait d’occuper plusieurs mandats, sous peine de mal les exercer. Il en allait de même pour les députés et tous les autres élus.

Il est certain qu’à la fin du XVIIIème siècle, la longueur du trajet Arras-Paris  en calèche empêchait tout cumul. Aujourd’hui, il est possible de feindre qu’avec l’accélération des moyens de transport et de communication, on peut être partout au même moment. À lire la liste des mandats cumulés par certain-e-s élu-e-s on pourrait même en suspecter certain-e-s d’avoir fait l’une des découvertes les plus prodigieuses de l’humanité, le domptage du temps.

Sans jeter l’anathème sur qui que ce soit, il est temps que cette pratique, que l’on ne peut même pas dire d’un autre temps, cesse. Il en va de la crédibilité de la politique.

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