Robespierre tombe le masque

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3406091_robespierreRobespierre a beau avoir depuis longtemps abandonné sa tête aux soubresauts de l’histoire, celle-ci continue de faire le buzz.

C’est une reconstitution faite par les équipes de Philippe Froesch qui depuis une semaine fait le tour de tous les médias et suscite la polémique. Robespierre aurait selon les mots du Parisien du 13 décembre « retouvé sa tête ».

Et quelle tête ? Un joli minois vérolé aux airs de psychopathe. Bref, une ligne de plus dans la légende noire de l’Incorruptible. Cet homme-là, avec un pareil faciès, n’aurait pu être qu’un  monstre.

Le problème, car il y en a un, c’est que ce visage a été reconstitué grâce à une copie de masque mortuaire (moulé par madame Tussaud) dont l’origine est fortement douteuse.

Dés lors, de modélisation révolutionnaire qui apporterait un éclairage nouveau sur l’homme Robespierre, on tombe dans le fantasme que Robespierre n’a jamais cessé d’inspirer :

Ainsi, malgré le battage médiatique, l’intérêt historique de cette modélisation numérique a toutes les chances d’être bien faible… sauf si l’on s’intéresse aux fantasmes que cette figure continue d’inspirer : « Lorsque j’ai ouvert les yeux de Robespierre, son regard était glaçant, inquiétant. Pas de doutes cet homme faisait peur », explique Philippe Froesch dans Le Parisien du 13 décembre. On ne saurait mieux avouer que des procédés de moulage de la fin du 18e siècle à la biométrie actuelle, les techniques les plus sophistiquées des époques successives restent discrètement et puissamment guidées par les imaginaires politiques et sociaux que charrient les individus qui les utilisent. C’est d’ailleurs ici que se situe probablement le plus grand intérêt de cette vraie fausse découverte : montrer à quel point, plus de deux siècles après sa mort, la figure de Robespierre reste une source d’erreurs historiques et de fantasmes négatifs dans l’imaginaire collectif.

Extrait de l’article de Guillaume Mazeau, Le vrai visage de Robespierre

Bref, Robespierre n’en a pas fini, d’être l’objet de manipulation de tous ordres. Et il est définitivement temps que l’image complexe de cette homme quitte l’arène des passions pour intégrer celle de l’histoire.

Salut

Quand les enfants d’Arras apprennent à parler anglais grâce au cher Ronald Mac Donald’s

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arras_10_0J’ai été il y a quelques minutes doublement surpris.

D’abord de voir qu’il était question dans un article de Rue 89 de la bonne application des rythmes scolaires à Arras. Surprise assez agréable, puisque nos élues écologistes d’opposition au conseil municipal ont à plusieurs reprises manifesté leur attachement au principe de la réforme des rythmes scolaires, tout en demandant un audit associant toutes les parties prenantes. (lire le communiqué)

Ensuite, la surprise a frôlé l‘étranglement en lisant ces quelques lignes expliquant la pédagogie révolutionnaire d’un intervenant en Anglais :

« Qui va manger au McDo ? Qu’est-ce qu’on y trouve ? Des, des, des…

– Des nuggets ?

– Oui, c’est ça ! Des chicken nuggets. “Chicken”, poulet. »

Dans une salle de classe, baignée par la lumière froide de l’Artois, Patrick se défonce. Il fait répéter à une dizaine d’enfants les noms des animaux en anglais. Dans un style bien à lui qui s’avère plutôt efficace (après McDo, il cite le jeu « Angry Birds »).

 

Après la parenthèse Macdo à l’hôpital, le Macdo kid’s tour (qui a heureusement pris fin), voici la pédagogie Macdo.

À ce jeu-là, je propose de poursuivre ce cours par deux articles très pertinents :

– le premier sur la composition des délicieux nuggets de Macdonald’s

– le second, assurant la traçabilité des troupeaux de nuggets dont sont issus les succulents mets de la firme au clown fantasque

 

 

Allez, bon appétit et see you later

À Arras, en 2014, rien n’est joué !

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Une petite vidéo trouvée sur le web. Humoristique et drôle. En effet, contrairement à ce que certains laissent entendre, les municipales ne sont pas jouées d’avance. Et pour ces raisons, n’oublions pas de bien nous inscrire sur les listes électorales.

En mairie ou sur internet à l’adresse suivante : http://www.arras.fr/etat-civil/documents-detat-civil-courants/inscription-sur-les-listes-electorales.html

À bon entendeur

Navette gratuite. Et la suite ?

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4271-photoIntro.portraitÀ grand renfort de communication, « Ma citadine », navette gratuite de centre-ville a fait son entrée dans le paysage arrageois le 6 novembre dernier.
Les débats dans la presse se sont concentrés sur la « paternité » de cette mesure, qu’Arras 2020, Hélène Flautre et les écologistes, auraient tout à fait et normalement pu revendiquer (cf. document éco-mobilité distribué dans Arras en juillet 2013).
Cependant et tout en soutenant cette mesure qui va dans le sens d’une gratuité des transports en commun et d’un désengorgement du centre-ville par les voitures, nous tenons à en souligner les limites :

–       pourquoi choisir des navettes alimentées au diesel alors même que la grande nocivité de ce carburant sur la santé a été mise en exergue récemment dans plusieurs études ?
–       pourquoi ne pas desservir le nouveau parking Citadelle, désespérément vide ?
–       pourquoi le trajet n’inclue pas un passage par la gare ?
–       pourquoi n’évoquer qu’une gratuité temporaire ?

Cet essai de navette gratuite est présenté comme expérimental. Pourtant, d’innombrables villes françaises, ont choisi depuis des années de mettre en place des parkings périphériques desservis par des navettes gratuites cadencés. Ce système fonctionne et a fait ses preuves.

Voilà pourquoi nous proposons l’extension de ces navettes gratuites et cadencées à tous les parkings périphériques de la ville.

Nous proposons également l’extension de la gratuité à tout le réseau de transport en commun, mesure qui fait ses preuves dans un grand nombre de villes et que nous sommes allés étudier à Aubagne (ville dont la majorité comprend le Front de gauche, le PS, EELV et le Modem). Il s’agissait notamment d’étudier la budgétisation de cette mesure, financée à la fois par une hausse du versement transport et la baisse des coûts liés à l’impression des tickets. Il s’agit d’une mesure sociale et juste, permettant à chacun de se déplacer efficacement et proprement tout en en faisant des économies.

Par ailleurs, concernant le service de transport en commun, nous proposons la création de 2 lignes à haut niveau de services, avec leurs voies propres, accessibles aux personnes à mobilité réduites et cadencées (un bus toutes les 8-10 minutes).
Autre proposition importante : la création d’une passerelle piétons-cyclistes au-dessus de la gare. Passerelle qui serait au centre d’une voie douce traversant la ville du Sud (l’université) vers l’Ouest et qui serait réservée aux modes de déplacement doux, permettant aux cyclistes, jeunes et plus vieux, notamment de circuler en toute sécurité dans la ville.

Pour les autres propositions concernant les déplacements, je vous renvoie au document écomobilité.

Salut

Alexandre

De l’urgence d’agir.

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Après une très longue absence sur ce blog, faute à un temps qui se fait souvent très rare, j’ai décidé d’en relancer l’activité.

Le besoin sans doute d’exprimer ce que beaucoup d’ami-e-s ressentent en cette période délicate : la difficulté d’être écologiste.

cyclone2Jamais à ce point, dans notre histoire, ne s’est faite aussi flagrante la nécessité d’un développement écologique de nos sociétés.

Petit inventaire non exhaustif à la Prévert :
réchauffement climatique, le rapport du GIEC prévoit jusqu’à 4,8°C d’augmentation des températures terrestres d’ici 2100.
disparition des espèces

– raréfaction et pollution des ressources

catastrophes climatiques, qui s’enchaînent et se démultiplient avec violence.

manipulations du vivant, avec les OGMs notamment.

épidémies de cancers dues aux pollutions de notre environnement. (voir l’ouvrage d’André Cicolella, « Toxique Planète »)

catastrophes nucléaires, la centrale de Fukushima est toujours hors contrôle.

crise économique et sociale, faute d’un système fondé sur un monde qui laisse place et d’une économie mondialisée, les usines ferment et les plans sociaux se succèdent.

Etc., etc.

Ces catastrophes malheureusement annoncées depuis des décennies par certains scientifiques, intellectuels et mouvements écologistes du monde entier nous font aujourd’hui face. Si nous n’agissons pas dés aujourd’hui, c’est le chaos que nous offrirons demain matin.

Et pourtant, une grande partie de la classe politique, du monde économique, des médias continue à considérer cette situation de catastrophe environnementale comme, au mieux quelque chose de marginal, ou au pire comme une vue de l’esprit.

« Nous n’avons qu’une seule planète » Ce vieux slogan écolo, qu’il est toujours bon de rappeler sonne toujours aujourd’hui avec force.

Proposer un monde durable et solidaire, pour les hommes et femmes d’aujourd’hui, les enfants de demain, voilà la seule motivation qui devrait nous agiter, toutes et tous, à tous les niveaux, à toutes les échelles.

À chaque recul environnemental, à chaque projet archaïque voyant le jour, à chaque catastrophe climatique, c’est un peu de l’espoir que nous avons de sauver cette planète qui s’étiole.
À chaque petits pas ou enjambée un peu plus grande, vers les énergies durables et l’autonomie énergétique ou alimentaire des territoires, vers une économie plus durable et plus solidaire, vers un véritable « partage des richesses », c’est un peu d’espoir qui renaît.

Mais qu’on se le dise, ce temps, jusqu’à ce que ce soit le notre, est compté.

La France résonne de tous les accents du Monde

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Voici la meilleure réponse que pouvait apporter Eva aux Besson(s), Fillon, et autres pourfendeurs d’une langue qui serait l’expression de la diversité culturelle française. Oui, les Français ont des accents, multiples et colorés ! Oui, la France est une terre d’accueil, d’échanges et de solidarité !

Robespierre délaisserait-il aujourd’hui les sociétés populaires pour Twitter ?

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Improbable et drôle de sujet pour un article sur Robespierre. En tous cas, c’est un sujet qui n’est pas scientifique pour un sou.

En fait, ça répond à une question d’un ami twitter, @DavidHecq. Cette interrogation, qui change radicalement des questionnements habituels et nécessaires sur le rôle de Robespierre dans la mise en place et l’escalade de la Terreur, faisait suite à des mises en doute que je faisais de l’outil Twitter. « Quelle aurait été l’attitude de Robespierre vis-a-vis des réseaux sociaux ?« 

Alors essayons nous à cela, en mettant de côté l’impossibilité scientifique et historique de transposer au présent des situations et des hommes du passé.

Ce n’est pas une réponse que j’escompte donner à cette question, mais plutôt des pistes à un possible débat, décalé assurément.

1. D’abord, Twitter et Facebook sont les outils de communication de l’instantané. Et, première élément, Robespierre n’est pas un homme qui aime la spontanéité non réfléchie des réponses et analyses. Et, qui utilise les réseaux sociaux pour polémiquer a déjà été pris de remords immédiats après une réponse non mûrie à une interpellation directe.  Le mode même de fonctionnement des réseaux sociaux induit une inévitable superficialité d’une très grande part de ce qui y est dit. La limitation du nombre de caractères autorisés accroît cette superficialité. Et en homme du XVIIIème siècle,  Robespierre ne diffusait dans ses journaux que de longs articles construits méticuleusement.

2. Les réseaux sociaux sont, et c’est le moins que l’on puisse dire, chronophages. On peut affirmer, comme je le fais, ne les utiliser que modérément, cela reste globalement et la plupart du temps beaucoup trop. Lorsqu’utilisés dans un but politique,  les réseaux sociaux ne se substituent jamais à la vie réelle et à une  véritable tribune publique. Rappelons que seuls nous « entendent » sur les réseaux sociaux « nos amis », ce qui reste dans tous les cas très peu. Et à la lueur de la suractivité, des événements à répétition, des périls que dénouaient les révolutionnaires de 1789, le temps était bien souvent l’une des choses qu’ils n’avaient pas en quantité suffisante.

3. La liberté totale et sans frein de la circulation d’information sur ces réseaux nécessite un travail de sélection sur les informations que l’on diffuse soi-même. Et là, il faut extrêmement initié pour ne pas diffuser, trompé par les intitulés, des informations pour le moins limites. Certains ne lisant que les titres des articles transmettent avec leur assentiment tacite des articles conspirationnistes, racistes, ou autres. La parade à cela, est soit de passer son temps sur les réseaux à analyser ou soit d’identifier un certain nombre d’utilisateurs des réseaux qui diffusent des informations pertinentes.

4. Facebook et les révolutions arabes. Facebook a été, sans conteste possible, l’un des outils utilisés pour la diffusion et l’explosion révolutionnaire, en Tunisie notamment. Mais ça n’est pas Facebook intrinsèquement qui est révolutionnaire. Et cet outil salutaire pour les peuples aspirant à la liberté, dangereux pour les gouvernements qui souhaitent les contenir, devient l’incarnation de la futilité lorsque la masse d’informations libérée inonde les réseaux.

5. Reste l’intérêt de cet outil pour la diffusion d’informations locales sélectionnées. Et véritablement Facebook permet d’avertir des manifestations locales qui souvent n’ont pas bonne presse (prenons l’exemple du réseau local Sortir du nucléaire arrageois), d’organiser des événements alternatifs, de pétitionner, etc. C’est cet aspect de ces outils sociaux qui aurait certainement plu à des révolutionnaires du type de Robespierre.

6. Robespierre sur Facebook et Twitter : C’est un nombre considérable de pages, de « fans », de twitters, du monde entier. C’est même un personnage complètement satirique qui publie des messages du type : « Il fait froid, faudrait une loi contre ça. », « Je me présente aux prochaines élections présidentielles. Vous êtes avec moi? », « J’ai rien à faire. Je vais polir ma lame. » ou encore « Dans Inception, y a un rêve dans le rêve. Bah moi je suis une révolution dans la révolution. J’ai la classe. ». Bref, on est dans le troisième degrés complet et c’est parfois assez drôle.

Enfin, Robespierre sur Facebook, c’est une autre manière de réclamer un musée dans sa ville de naissance et de jeunesse. Un musée Robespierre à Arras

Pour conclure, et encore une fois en supposant sue l’on puisse se poser cette question, quelle eût été la position de Robespierre à l’égard des réseaux sociaux ? J’imagine pour ma part Robespierre devant son clavier, incapable d’utiliser Twitter et son charabia de @ et de # , sceptique quant à l’utilité d’un tel réseau, et n’ayant surtout pas envie de perdre son précieux temps face à un ordinateur ou un téléphone portable. Robespierre, je le vois plutôt sur Mediapart.

Tout en ajoutant qu’au vu de la situation mondiale de crise écologique, sociale, morale, économique, c’eût sans doute été le cadet de ses soucis. Mais cela c’est une autre histoire.

Salut et fraternité

Trois jours, deux socialismes ! Billet d’ambiance !

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Dimanche soir, télé allumée, les mines sont radieuses, deux millions de Françaises et de Français se sont déplacés pour choisir le candidat socialiste à l’élection présidentielle. L’espoir d’une alternance est permis pour 2012. Pour l’alternative, on attendra un petit peu, notamment que le/la candidat-e soit désigné-e. Parce que pêle-mêle et au hasard, sur le nucléaire, le changement de constitution (avec l’apparition de la proportionnelle), les sans-papiers, la transition écologique, la remise en cause de la religion croissance, le cumul des mandats, l’adoption et le mariage gay, la défense de l’environnement, on n’y est pas, pour l’instant je l’espère.

Deux jours plus tôt, enjeu plus local à Arras, les mines sont déconfites. Les socialistes qui espéraient reconquérir la Communauté Urbaine d’Arras sont battus. Pire, cela se transforme en véritable camouflet. Des socialistes ont voté UMP. Puis s’en sont allés voter ce dimanche à la grande primaire citoyenne.

Ainsi font, font, font…

Salut et fraternité

Primaires du PS, qui a dit nucléaire ?

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Ca y est, la grande foire des primaires citoyennes socialistes est lancée.

Le premier débat qui s’est déroulé ce jeudi 15 septembre laisse présager le pire. Défendant des projets étriqués, souvent franco-français, argumentant à coups de croissance (dont le principe n’est absolument pas remis en cause) retrouvée, tout droit sortis pour certains de vieux documentaires sur la IIIème République, nos six acteurs se sont efforcés de convaincre.

Personnellement, cela m’a convaincu de ne pas aller mettre un pied dans les bureaux de vote que le PS ouvrira les 9 et 16 octobre, pour que l’on choisisse SON/SA candidat-e.

Sur la forme déjà, le choix du terme « primaires citoyennes » est d’une prétention telle, que je ne développerai pas plus ici les raisons évidentes qui font de ces primaires, celles (et c’est déjà beaucoup) des socialistes. À moins, et je suis preneur, que l’on m’explique que PS+PRG = Primaires citoyennes.

Mais là n’est pas le plus important, tant sur le fond, certaines propositions (ou non-propositions) montrent le fossé qui sépare le PS de l’écologie notamment.

Sur le nucléaire, la répartition au PS est assez simple. Les femmes candidates sont pour la sortie du nucléaire, les hommes sont contre. (Je ne ferai pas de tentative d’explication psychanalytique de cette division hommes/femmes.)

La palme de la déclaration la plus « bayrouesque » sur le nucléaire durant cette soirée est à remettre à Arnaud Montebourg : « (En matière de réduction), on fera le plus possible de ce qu’on pourra faire, parce qu’on ne sait pas combien ça coûte. » Cela s’appelle le courage politique, fuyons.

Quant à la proposition la plus « sexy », elle vient du très « rutilant » François Hollande : « Ce qui s’est passé à Fukushima a forcément des conséquences, il faut une sécurité absolue (…) Il faut descendre de 75 % à 50 % d’énergie produite par le nucléaire en 2025. » En entendant cela, les 70% de Français pour une sortie du nucléaire doivent être charmés. L’association dans une même phrase de Fukushima et de « il faut une sécurité absolue », pour dire, finalement, qu’il ne faut pas sortir du nucléaire est brillante, voire radioactive.

Ségolène Royal, quant à elle, fait dans la modestie coutumière qui la caractérise, et donne la leçon aux écologistes : « Je prône une sortie du nucléaire, que nous pouvons imaginer en 40 ans. Un bail beaucoup plus court n’est pas raisonnable comme le croient les écologistes. » Et oui, nous c’est bien connu, on ne pense pas, on croit. On développe des sortes de croyances mystiques que généreusement le Parti Socialiste vient corriger avec sa science de la réalité et du réalisme politique. Pour info, les écologistes sont pour une sortie progressive du nucléaire, contrairement à la caricature qu’essaient d’ébaucher les socialistes de l’écolo réclamant une sortie immédiate du nucléaire.

Enfin, vient la malheureuse et sempiternelle contradiction entre le discours et les actes. Pour le coup, s’il n’y a rien de neuf sous les pavés, Martine Aubry nous offre une magnifique illustration de cette contradiction. Elle est pour la sortie du nucléaire en 20-30 ans et le fait vertement savoir. Durant le débat elle demande sur ce point à Hollande d’être clair, ce qu’il n’a pas réussi à faire durant tous les échanges. Elle lui demande ainsi de dire aux Français si oui ou non il est pour la sortie du nucléaire. Gêné, puis inspiré,  celui-ci lui pose la question de la construction de l’EPR de Flamanville.

François Hollande : « Qu’est ce qu’on fait sur l’EPR de Flamanville ? ». Aubry : « Et bien l’EPR de Flamanville, on le fait… » Hollande : « Ah… ». « Attends. Laisses moi terminer, excuse-moi. Il est en court, on attend une enquête de l’agence de sureté nucléaire. On ne fait pas le second ». Hollande poursuit : « Mais on le fait ou on ne le fait pas ? ». « Flamanville on attend. Je pense que tu ne répondras pas autre chose que moi. (…) Ça a déjà couté très cher, il faut qu’il y ait un débat public sur cette question », déclare Aubry avant d’ajouter : « C’était bien d’être clair sur ce sujet ».

En effet, c’est très clair. Aubry prône la sortie du nucléaire sans vouloir l’arrêt des chantiers de construction des centrales EPR actuellement lancés. Aubry est une sorte de fumeur prenant la résolution « pieuse » d’arrêter de fumer, avant de fumer une dernière cigarette. (qui s’avérera ne pas être la dernière)

C’est bien de vouloir voir naître la première génération de l’après-nucléaire, encore faut-il qu’ils ne voient pas le nucléaire « Xième » génération.

Allez, vous reprendrez bien un peu d’uranium, juste pour un siècle !